samedi 29 octobre 2016

En est-il des SINOLOGUES comme des africanistes (à propos de Simon Leys et de Robert Van Gulik... et des autres)


Vieux moins-le-quart apprend, sur le tard, que Simon Leys (belge, taïwanais, singapourien, hong-kongais ou australien), sinologue, de bonne bourgeoisie uccloise, élitiste décomplexé* et doté d'une foi chrétienne inébranlable...
-  Pfff ! On pourrait presque lui préférer Robert Van Gulik, alias Gao Luopei (hollandais, javanais ou japonais, etc), sinologue, joueur de luth chinois, disciple du juge Dee-Jen Djieh de l'époque T'ang (mieux connu sous le nom de Juge Ti), soupçonné d'être l'auteur d'estampes érotiques de l'époque Ming, fumeur de cigares invétéré ?  
n’a jamais passé que quelques mois en Chine : un mois en 1955, six mois en 1962.
Moins d’un an ! 
Sans oublier un voyage en 1973...

En est-il, en Chine, des sinologues réputés et intellectuels distingués des "quartiers des universités, légations ou ambassades" comme il en est, au Congo, des africanistes réputés et intellectuels distingués qui viennent (de Bruxelles, de Paris, des USA ou de partout ailleurs) donner quelques heures de cours au Mont Amba... et séjournent chez des amis à Righini ou dans la République de la Gombe ?
Peut-on se prévaloir de « vastes connaissances sinologiques » et débagouler à propos de communautés humaines dont on consent, certes  à épouser (ou à saillir) les femmes (ou les mecs) et dont on apprend la langue (comme les conquistadors et colons belges, les Jésuites et les missionnaires de Scheut apprenaient le lingala afin de s’approprier les terres du Congo et d’y installer leurs factoreries, mines, plantations, villas, missions et camps militaires) mais dont on ne partage ni l’histoire, ni la mémoire, ni les croyances, ni la culture, ni les succès, ni les épreuves, ni les projets, ni la destinée ? Peut-on prétendre en découvrir, en détenir et...
-  Pfff ! Comme Indiana Jones et Tintin ? Comme en leur temps Marco Polo, Vasco de Gama, Magellan, Louis-Antoine de Bougainville, William Adams, Robert Fortune, Arthur Rimbaud, Henry Morton Stanley, Mgr Lavigerie, Charles de Foucauld ou Thomas Edward Lawrence (dit Lawrence d’Arabie ) ?
en ramener et en divulguer (avec, évidemment, des « modes d’emploi » et des « commentaires sinologiques » très pointus) tous les secrets ? A mettre à la disposition de quel public (de quel Etat-Major des armées, de quelle officine de Propagation de la Foi, de quelle Société Géographique de Londres, de quelle Association Internationale du Congo, de quelle Compagnie des Indes, de quel Service central d'Intelligence ou de quel centre de recherche, d'analyses et de stratégies financé par l'Open Society Foundation de Georges Soros, de quels chercheurs de têtes savantes ou de mannequins graciles, de quel Club Méditerranée et de quels offices de tourisme sexuel ou agences de "voyages d'explorations et de découvertes" en Asie ou en Afrique) ? A quel usage ? En vue de quel effet (l’ouverture des ports et des villes, le droit d’établir des comptoirs marchands et des légations, le droit d’imposer des accords de "libre-échange" et des traités inégaux, le droit de percer les secrets de fabrication des productions locales et de s'en emparer, le droit de capter, d'extraire et d'exporter des ressources naturelles, des bois rares et des minerais précieux, le droit de s'approprier et d'expédier dans des musées ou dans des zoos "métropolitains"  des œuvres d’art "exotiques" ou des animaux "singuliers", le droit de ligaturer les trompes des femmes en âge de procréer ou, à l'inverse, le droit de leur interdire l'avortement, le droit de donner des leçons de morale évangélique et d’autoriser l'importation et le négoce de l’opium, le droit de construire des églises, des temples et des cimetières chrétiens, le droit de déplacer ou de déporter une main d'oeuvre forcée dans des mines, usines ou plantations-camps de travail, le droit d’exporter des « coolies » vers les colonies françaises et anglaises, le droit de porter le monokini ou de pratiquer le nudisme sur des plages d'Asie et d' Afrique réservées aux touristes friqués) ?

Vieux moins-le-quart, très en verve, se fend, ce 29 octobre 2016, un samedi matin, d'un petit texte « taquin » sur les sinologues et les africanistes
- Pfff ! Il est temps de décrocher certaines toiles de grands maîtres dont on (à savoir le monde occidental) dit qu'ils sont "universellement reconnus", non ? Et de poser un regard critique sur quelques images pieuses ou perverses, tableaux de propagande ou de contre-propagande, copies ou faux inspirés par l'un ou l'autre jésuite hongrois**, etc...
pour passer un bon week-end… et  faire bisquer quelques amis, en réjouir d’autres (partisans ou non de la contre-mondialisation) et en énerver certains...

Pour la bonne forme et avec une évidente jubilation, VMQ fait cependant mine de se poser quelques questions :
- Pfff ! Je mélange tout, les sinologues et les africanistes ? Je tiens des propos blasphématoires ? Je cherche à provoquer ? Je dis n’importe quoi ? Je vais passer pour un horrible maolâtre (un lumumbiste, un muléliste, un castro-guévariste, un fellagha et que sais-je encore, un cipaye, un boxer, un mahdiste, un salafiste ou un égorgeur djihadiste) ? Je devrais fermer ma gueule ? Je confonds tout, les époques et les continents ? J’ai encore raté l’occasion de me taire ? Je ne demande jamais pardon de mes offenses ? Quelles offenses ? J'ai oublié de m'en prendre aux amérindiennistes, aux aborigénistes, aux océanistes, aux indianistes, aux japonologues, aux islamologues et "spécialistes du monde arabe" ?  Je n'ai pas non plus mentionné ces  autres "spécialistes" en tous genres de pays tels que (en gros ou en détail) le Pakistan et le Bangladesh (et le Cachemire), le Brésil et l'Argentine (et les Malouines et le Chili), l'Erythrée et l'Ethiopie (et la Somalie), la Birmanie et la Thaïlande (et la Malaisie), le Congo et le Rwanda (et le Burundi), le Vietnam et le Cambodge (et le Laos), l'Iran et l'Arabie saoudite (et Bahrein et le Yemen), la Tanzanie et le Kenya (et l'Ouganda), Haïti et Cuba (et la Jamaïque), l'Indonésie et sultanat de Brunei (et Singapour), L'Afrique du sud et le Mozambique (et le Lesotho), la Colombie et le Vénézuela (et Trinidad et Tobago), la Mongolie et la Corée (et les Kouriles et la Russie sibérienne), sans oublier, évidemment, les "spécialistes de la Nouvelle-Calédonie et du monde kanak" ?

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* Simon Leys considérait, en effet, avec le mépris ou la condescendance des donneurs de leçons, que "la vérité n'est pas démocratique, ni l'intelligence, ni la beauté, ni l'amour, ni la grâce de Dieu"... (Serait-elle chrétienne et aristocratique, occidentale ?)

** De quel droit certains...
- Faussaires et ignorants ! Thuriféraires ! Crétinocrates ! Zélotes cuistres !
trouvaient-ils, en Chine et ailleurs, à se plaindre de Simon Leys  ? m'objecteront  d'autres. Pourquoi tant de susceptibilité ? Dans nos sociétés du libre-échange, en effet, personne n'aurait jamais contesté à un écrivain chinois le droit d'écrire  (Légitimement ! Au nom de la libre entreprise ! Puisque le monde entier appartient à ceux qui s'en emparent !) quelques essais de référence et ouvrages cultes sur la France, sa "grandeur impériale passée", ses "miasmes républicains actuels", ses châteaux et ses paysages incomparables, ses vins et ses fromages éternels, après avoir appris le français à Genève, vécu à Bruxelles pendant quelques années, y avoir lu régulièrement Le Monde et Le Figaro et dépouillé chaque semaine le bulletin France News Analysis (animé par un RP jésuite... et qui faisait fureur parmi les exilés fiscaux et dans les milieux traditionalistes) et s'en être abondamment inspiré, épousé la fille d'un ancien pied-noir (lequel s'était installé en Suisse après s'être réfugié en Espagne), passé quelques six mois à l'Ambassade de Chine à Paris, 11 Avenue Georges V, pris le métro, visité le Louvre ou Versailles en compagnie d'amis diplomates ... avant de s'installer définitivement à Singapour, peinard, avec femme et enfants ?







































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