samedi 31 décembre 2016

Le grand marché et les p'tits cadeaux de fin d'année


Ce sont les derniers jours de l’an et le moment d'acheter et d'offrir des cadeaux  ! Tout le monde se dépêche de mourir... et de sortir un film, un tube



Video de Djuna alias Espinho

ou un bouquin pour se retrouver dans le top 10 des meilleurs ventes !

L'année 2016 n'a pas été une réussite...
Et même les fêtes de Nowele se sont plutôt mal passées : l’âne a donné un coup de sabot à la vache qui a donné un coup de corne au bélier qui a renversé la mangeoire et piétiné le petit Iéshoua...

Peut-être le commerce  se portera-t-il mieux en 2017... à Kinshasa, à Bruxelles ou partout ailleurs dans le monde ?

























samedi 29 octobre 2016

En est-il des SINOLOGUES comme des africanistes (à propos de Simon Leys et de Robert Van Gulik... et des autres)


Vieux moins-le-quart apprend, sur le tard, que Simon Leys (belge, taïwanais, singapourien, hong-kongais ou australien), sinologue, de bonne bourgeoisie uccloise, élitiste décomplexé* et doté d'une foi chrétienne inébranlable...
-  Pfff ! On pourrait presque lui préférer Robert Van Gulik, alias Gao Luopei (hollandais, javanais ou japonais, etc), sinologue, joueur de luth chinois, disciple du juge Dee-Jen Djieh de l'époque T'ang (mieux connu sous le nom de Juge Ti), soupçonné d'être l'auteur d'estampes érotiques de l'époque Ming, fumeur de cigares invétéré ?  
n’a jamais passé que quelques mois en Chine : un mois en 1955, six mois en 1962.
Moins d’un an ! 
Sans oublier un voyage en 1973...

En est-il, en Chine, des sinologues réputés et intellectuels distingués des "quartiers des universités, légations ou ambassades" comme il en est, au Congo, des africanistes réputés et intellectuels distingués qui viennent (de Bruxelles, de Paris, des USA ou de partout ailleurs) donner quelques heures de cours au Mont Amba... et séjournent chez des amis à Righini ou dans la République de la Gombe ?
Peut-on se prévaloir de « vastes connaissances sinologiques » et débagouler à propos de communautés humaines dont on consent, certes  à épouser (ou à saillir) les femmes (ou les mecs) et dont on apprend la langue (comme les conquistadors et colons belges, les Jésuites et les missionnaires de Scheut apprenaient le lingala afin de s’approprier les terres du Congo et d’y installer leurs factoreries, mines, plantations, villas, missions et camps militaires) mais dont on ne partage ni l’histoire, ni la mémoire, ni les croyances, ni la culture, ni les succès, ni les épreuves, ni les projets, ni la destinée ? Peut-on prétendre en découvrir, en détenir et...
-  Pfff ! Comme Indiana Jones et Tintin ? Comme en leur temps Marco Polo, Vasco de Gama, Magellan, Louis-Antoine de Bougainville, William Adams, Robert Fortune, Arthur Rimbaud, Henry Morton Stanley, Mgr Lavigerie, Charles de Foucauld ou Thomas Edward Lawrence (dit Lawrence d’Arabie ) ?
en ramener et en divulguer (avec, évidemment, des « modes d’emploi » et des « commentaires sinologiques » très pointus) tous les secrets ? A mettre à la disposition de quel public (de quel Etat-Major des armées, de quelle officine de Propagation de la Foi, de quelle Société Géographique de Londres, de quelle Association Internationale du Congo, de quelle Compagnie des Indes, de quel Service central d'Intelligence ou de quel centre de recherche, d'analyses et de stratégies financé par l'Open Society Foundation de Georges Soros, de quels chercheurs de têtes savantes ou de mannequins graciles, de quel Club Méditerranée et de quels offices de tourisme sexuel ou agences de "voyages d'explorations et de découvertes" en Asie ou en Afrique) ? A quel usage ? En vue de quel effet (l’ouverture des ports et des villes, le droit d’établir des comptoirs marchands et des légations, le droit d’imposer des accords de "libre-échange" et des traités inégaux, le droit de percer les secrets de fabrication des productions locales et de s'en emparer, le droit de capter, d'extraire et d'exporter des ressources naturelles, des bois rares et des minerais précieux, le droit de s'approprier et d'expédier dans des musées ou dans des zoos "métropolitains"  des œuvres d’art "exotiques" ou des animaux "singuliers", le droit de ligaturer les trompes des femmes en âge de procréer ou, à l'inverse, le droit de leur interdire l'avortement, le droit de donner des leçons de morale évangélique et d’autoriser l'importation et le négoce de l’opium, le droit de construire des églises, des temples et des cimetières chrétiens, le droit de déplacer ou de déporter une main d'oeuvre forcée dans des mines, usines ou plantations-camps de travail, le droit d’exporter des « coolies » vers les colonies françaises et anglaises, le droit de porter le monokini ou de pratiquer le nudisme sur des plages d'Asie et d' Afrique réservées aux touristes friqués) ?

Vieux moins-le-quart, très en verve, se fend, ce 29 octobre 2016, un samedi matin, d'un petit texte « taquin » sur les sinologues et les africanistes
- Pfff ! Il est temps de décrocher certaines toiles de grands maîtres dont on (à savoir le monde occidental) dit qu'ils sont "universellement reconnus", non ? Et de poser un regard critique sur quelques images pieuses ou perverses, tableaux de propagande ou de contre-propagande, copies ou faux inspirés par l'un ou l'autre jésuite hongrois**, etc...
pour passer un bon week-end… et  faire bisquer quelques amis, en réjouir d’autres (partisans ou non de la contre-mondialisation) et en énerver certains...

Pour la bonne forme et avec une évidente jubilation, VMQ fait cependant mine de se poser quelques questions :
- Pfff ! Je mélange tout, les sinologues et les africanistes ? Je tiens des propos blasphématoires ? Je cherche à provoquer ? Je dis n’importe quoi ? Je vais passer pour un horrible maolâtre (un lumumbiste, un muléliste, un castro-guévariste, un fellagha et que sais-je encore, un cipaye, un boxer, un mahdiste, un salafiste ou un égorgeur djihadiste) ? Je devrais fermer ma gueule ? Je confonds tout, les époques et les continents ? J’ai encore raté l’occasion de me taire ? Je ne demande jamais pardon de mes offenses ? Quelles offenses ? J'ai oublié de m'en prendre aux amérindiennistes, aux aborigénistes, aux océanistes, aux indianistes, aux japonologues, aux islamologues et "spécialistes du monde arabe" ?  Je n'ai pas non plus mentionné ces  autres "spécialistes" en tous genres de pays tels que (en gros ou en détail) le Pakistan et le Bangladesh (et le Cachemire), le Brésil et l'Argentine (et les Malouines et le Chili), l'Erythrée et l'Ethiopie (et la Somalie), la Birmanie et la Thaïlande (et la Malaisie), le Congo et le Rwanda (et le Burundi), le Vietnam et le Cambodge (et le Laos), l'Iran et l'Arabie saoudite (et Bahrein et le Yemen), la Tanzanie et le Kenya (et l'Ouganda), Haïti et Cuba (et la Jamaïque), l'Indonésie et sultanat de Brunei (et Singapour), L'Afrique du sud et le Mozambique (et le Lesotho), la Colombie et le Vénézuela (et Trinidad et Tobago), la Mongolie et la Corée (et les Kouriles et la Russie sibérienne), sans oublier, évidemment, les "spécialistes de la Nouvelle-Calédonie et du monde kanak" ?

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* Simon Leys considérait, en effet, avec le mépris ou la condescendance des donneurs de leçons, que "la vérité n'est pas démocratique, ni l'intelligence, ni la beauté, ni l'amour, ni la grâce de Dieu"... (Serait-elle chrétienne et aristocratique, occidentale ?)

** De quel droit certains...
- Faussaires et ignorants ! Thuriféraires ! Crétinocrates ! Zélotes cuistres !
trouvaient-ils, en Chine et ailleurs, à se plaindre de Simon Leys  ? m'objecteront  d'autres. Pourquoi tant de susceptibilité ? Dans nos sociétés du libre-échange, en effet, personne n'aurait jamais contesté à un écrivain chinois le droit d'écrire  (Légitimement ! Au nom de la libre entreprise ! Puisque le monde entier appartient à ceux qui s'en emparent !) quelques essais de référence et ouvrages cultes sur la France, sa "grandeur impériale passée", ses "miasmes républicains actuels", ses châteaux et ses paysages incomparables, ses vins et ses fromages éternels, après avoir appris le français à Genève, vécu à Bruxelles pendant quelques années, y avoir lu régulièrement Le Monde et Le Figaro et dépouillé chaque semaine le bulletin France News Analysis (animé par un RP jésuite... et qui faisait fureur parmi les exilés fiscaux et dans les milieux traditionalistes) et s'en être abondamment inspiré, épousé la fille d'un ancien pied-noir (lequel s'était installé en Suisse après s'être réfugié en Espagne), passé quelques six mois à l'Ambassade de Chine à Paris, 11 Avenue Georges V, pris le métro, visité le Louvre ou Versailles en compagnie d'amis diplomates ... avant de s'installer définitivement à Singapour, peinard, avec femme et enfants ?







































lundi 10 octobre 2016

Charle Maurras (royaliste) et Louis XV (roi) ont-ils été CO-AMANTS de la même femme : une comtesse ou une marquise Joachim de Dreux-Brézé ?

Vieux moins-le-quart n’a plus grand-chose à faire. Que des petits boulots
Et cette semaine sera une semaine très chargée : un hosto, une messe d'enterrement (dans une église du bout du monde... et VMQ n'est même pas sûr que ce genre d'établissement mette des toilettes à la disposition des agnostiques, athées, apostats et incontinents), un bouquiniste (le "soldeur sachant solder") ou l’autre (Oxfam), un saut à la boulangerie la Wetterenoise... 
- Trois pains recuits... Coupés, oui ! Je peux payer avec la carte ?
de la Porte de Namur, un visiteur ou deux venu(s) de Kinshasa, ma femme mariée à... 
- Pfff ! C'est un petit boulot, peut-être ?
chérir.
Et ça commencera hard : ce lundi matin, 10 octobre 2016, la salle d’attente du service des prélèvements de l’hôpital d’Ixelles sera bondé. Le week-end aura été maussade et les gens n’en pourront plus de se retenir de manger et de pisser. Il leur faudra leur prise de sang ! Et remplir leur petit pot !

Beaucoup de salles d'attente, très peu de bavardages et de nombreuses prises de notes (à la sauvette). Vieux moins-le-quart écrit parce qu’il est...
- Comme Charles Maurras !
- Pfff ! Et puis quoi encore, ça ne va pas la tête ?
complètement sourd. 
Plus il écrit plus il est sourd. Plus il prend de l'âge et plus fait la file et plus il attend son tour. Plus il se promène sur Internet. Plus il écrit n'importe quoi. Plus il diffuse ce qu’il écrit. Une ubérisation de l'écriture (non plus seulement du transport des personnes mais aussi des travaux de plomberie, des services sexuels, du terrorisme, de la littérature), non ?
Beaucoup de salles d’attente et beaucoup de navigation sur Internet
-  Charles Maurras, dites-vous ? Pfff ! Un pote à Robert Ménard, à Eric Zemmour, à Philippe Le Jolis de Villiers de Saintignon et à Patrick Buisson, l'ancien gourou de Gargamel ? L’amant (et le préfacier) d’une comtesse ou d'une marquise Joachim  de Dreux-Brézé, sans doute ? Comme Louis XV ?

Et lundi prochain, 17 octobre 2016, ce sera l’anniversaire de Jipéji, à l'Horloge du Sud, à partir de 18h. 























samedi 1 octobre 2016

Les AVENTURES de Vieux moins-le-quart à Bruxelles sous une pluie battante


DIDIER ET JPJ


(Illustration de Lieve Bellefroid)

Vieux moins-le-quart se réveille avec un sacré appétit de nouvelles fraîches. Il descend de son grenier, s'installe à la cuisine, lance la machine à laver la vaisselle, se fait bouillir un litre de café lavasse quotidien... et constate avec déplaisir que le livreur de journaux n’est pas passé. Après avoir vécu une nuit tourmentée de hibou à oreilles de chat, VMQ est en manque d'histoires réelles. Il est complètement addict et a besoin de sa dose journalière de bombardements à Alep et de cadeaux fiscaux faits par le gouvernement aux multinationales. Malgré la pluie battante, il se résout à faire quelques petites courses dans le quartier (se trouver de toute urgence un journal et ne pas oublier, comme promis à sa femme mariée, d'acheter "du citron pour le pili-pili" dans l'épicerie
- Pfff ! C'est dans quelle langue que vous vous disputez  ?
- En turc et en arménien !
de la place Fernand Cocq... dont les patrons s'engueulent méchamment devant leur seul client du moment, surtout lui).

Merte ! Il n’y a plus de marchand de journaux* à la place Fernand Cocq ! Et, aujourd'hui (jour de mariage en blanc et en jaquette sous une pluie battante) la boîte à livres de la maison communale d’Ixelles ne contient que des livres en allemand !
VMQ prend le bus 54 jusqu’à la Porte de Namur.

Merte ! Le marchand de journaux de la station de métro de la Porte de Namur n’ouvre pas le samedi !
Et celui du coin de la chaussée d'Ixelles et de la chaussée de Wavre est éventré et ne rouvrira pas* avant des mois, des années… ou même jamais!
VMQ prend le bus 71 jusqu’à la place Flagey.

Merte ! La station-service Shell de la place ne vend plus* de journaux ! Et la boîte à livres du site Flagey de la Faculté d'architecture La Cambre-Horta est presque vide... et sent le vieux pipi !
Après avoir interrogé
- Pfff ! Vous qui êtes dans le monde du papier, vous pourriez peut-être m’aider…
vainement la vendeuse d’un magasin de bande dessinée (en face de la friterie ex-Bosteels et de la tête grimaçante d'un vieux poète portugais décapité), VMQ se rappelle finalement l’existence d’un marchand de journaux au coin de la rue Borrens et
- Pfff ! Ce n’est pas trop loin ! Presque chez Jipéji ! Je pourrais même lui rendre visite !
de la chaussée de Boendael.

Telles sont les tribulations peu glorieuses de Vieux moins-le-quart, à Bruxelles, ce samedi  matin 1er octobre 2016, sous une pluie battante...
Eh oui ! VMQ ne participe plus à aucune équipée, il se contente de lire les journaux… de remonter la chaussée de Boendael à pied, obstinément, en soufflant et en râlant et de se faire éclabousser
- Pfff ! Pour me venger j'achèterai trois journaux : Le Soir, Le Monde et Libération !
par une camionnette de livraison, de prendre le 71 (ou le 54). Il ne supporte plus d'être contrarié et ne rend même pas
- Pfff ! Il pleuvait grave, non ? T'aurais voulu que j'attrape la crève ?
visite à Jipéji... si bien qu'à son retour à la rue Maes, il ne manque pas de se faire gourmander
- Pfff ! Pourquoi tu me cries dessus ?
- Parce que tu es sourd ! 
- Nandimi... mais quoi encore ?
- Parce que tu es criable et que tu négliges tes vieux amis et que tu gaspilles l'argent du ménage ! (Et tant qu'à faire, tu aurais pu m'acheter le Figaro Magazine, non ? pour les mots croisés...) Change-toi tout de suite et n'oublie pas de bien te frotter les cheveux !
par sa femme mariée, sa drogue dure qui, elle, ne lui fait jamais défaut.

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* C'est une épidémie ! En France...
- Internet m'a tuer ? 
aussi ! Claude Haïm confirme et m'envoie une webpage du Monde :
http://www.lemonde.fr/m-perso/article/2016/10/02/vendeuse-de-journaux-pendant-vingt-cinq-ans-je-dois-fermer-boutique_5006979_4497916.html 
Faudra-t-il désormais acheter ses journaux chez Delhaize ou les lire sur son smartphone ou ne plus rien lire du tout (et ne plus écrire évidemment).


Vendeuse de journaux pendant vingt-cinq ans, je dois fermer boutique 

Isabelle Pélissié, 52 ans, a décidé de vendre la Maison de la presse qu’elle tenait à Paris (19e) depuis 1991.Isabelle Pélissié, 52 ans, a décidé de vendre la Maison de la presse qu’elle tenait à Paris (19e) depuis 1991. Elle témoigne :
« J’abandonne le métier que j’aimais : vendeuse de journaux. Car ce n’est plus
possible. Les clients qui s’en vont, l’impression qu’on me met des bâtons dans les
roues, les vols… Vendredi [30 septembre], c’est fini.
Et pourtant, je l’ai aimé ce métier. J’ai aimé les gens qui passaient prendre leur journal
de bon matin ; les gamins qui entraient pour regarder un résultat dans L’Equipe et que
je laissais faire, à condition qu’ils disent bonjour ; les personnes âgées qui viennent
causer l’après-midi ; l’écolier à qui il manque une fourniture ; ce jeune que j’ai aidé car il
n’avait jamais écrit une lettre ; cet homme qui a appris pour le Bataclan en entrant dans
mon magasin… Aujourd’hui, certains me tutoient et sont devenus des amis. D’autres
ont pris l’habitude de se livrer, de parler politique. Il y a des enfants que j’ai vu naître,
des ados qui ont trouvé refuge chez moi quand ils se faisaient embêter par la petite
bande du quartier, des clients âgés dont je me suis inquiétée car je ne les voyais plus.
J’ai emprunté 600 000 francs pour l’acheter
Cela fait vingt-cinq ans. J’ai commencé par hasard en travaillant dans la presse en bas
de chez moi, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Je faisais l’ouverture,
réceptionnais les journaux, les installais, comptais les invendus… J’aimais ça. A cette
heure-là passaient les gens de chez Renault, qui venaient prendre leurs journaux avant
d’aller à l’usine. Moi aussi, je lisais, comme on nous l’avait conseillé dans mon BTS
d’action commerciale. Libération, Le Monde et Le Figaro, chaque jour.
J’ai fini par ouvrir mon propre magasin, avenue Simon-Bolivar à Paris, en 1991. C’était
déjà une maison de la presse, mais un peu vieillotte. J’ai emprunté 600 000 francs
pour l’acheter et je me suis lancée dans les travaux. Ça a marché. J’ai développé le
chiffre et pris quelqu’un. C’était les grandes années. Il y avait des gens qui achetaient
trois quotidiens par jour, sans problème ! A l’époque, un journal et un café, on en avait
pour moins de 10 francs. Les choses ont commencé à changer vers 2000. Petit à petit,
mes clients ont vieilli, sans être remplacés par la nouvelle génération. A cette époque,
j’en ai aussi vu se replier sur leur religion ou leur communauté, et me dire qu’ils
n’avaient plus confiance dans les médias.
Il y a eu les augmentations de prix. J’ai vu des gens se mettre à lire Aujourd’hui en
France parce qu’il était 20 centimes plus bas que les autres, d’autres ne plus acheter
leur quotidien qu’une fois par semaine. Se lasser aussi des magazines et de leurs
couvertures à répétition sur les juifs, les francs-maçons, les tops… Je crois aussi que
les gens ne veulent plus payer pour la culture. Les jeunes téléchargent gratuitement de
la musique, des films, ils ne regardent la presse que d’un oeil. Ces derniers temps, les
journaux ne représentent plus que la moitié de mon chiffre d’affaires. Le reste, c’est la
papeterie et un peu les livres, deux choses sans lesquelles je n’aurais pas pu tenir. J’ai
surtout des personnes âgées et quelques enfants qui viennent pour les images Panini
ou les gadgets. Je ne fais plus que 500 euros environ par jour, alors qu’avant c’était le
double.
Depuis mai, je suis régulièrement volée
Ce qui nous a aussi fait souffrir, c’est les grèves. Notamment celles de fin 2012, début
2013 [contre le projet de restructuration des NMPP, le distributeur de la presse]. Cela
me rendait folle, on n’était plus livrés et les journaux n’en parlaient pas ! Là, les gens
ont décroché et certains ne sont jamais revenus. J’ai fini par avoir un retard de
paiement de trois jours, car les grèves avaient vidé ma trésorerie. Presstalis [ex-NMPP]
m’a aussitôt coupé les livraisons. J’ai trouvé ça scandaleux, sachant que je n’avais eu
aucun problème en vingt-cinq ans. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à penser à
arrêter.
Mes relations avec Presstalis ne se sont pas améliorées. On parle à une plate-forme
téléphonique avec des gens qui ne savent pas grand-chose du métier. C’est épuisant.
On a des stocks qui ne correspondent pas à la demande. J’ai perdu l’envie de les
appeler. La cerise sur le gâteau, c’est les vols. Chez moi, il y a un sas entre la porte en
verre et le rideau de fer, les livreurs y déposent les paquets de journaux pendant la
nuit, ça a toujours très bien fonctionné. Mais depuis mai, je suis régulièrement volée.
J’ai déposé plainte, écrit à Presstalis, mais ça n’a rien donné. Alors je viens plus tôt, à
6 heures, pour rentrer mes paquets à l’intérieur du magasin. Puis, je repars chez moi et
reviens au magasin pour 7 h 30, jusqu’à 20 heures, six jours sur sept. Je gagne environ
1 000 euros net par mois.
J’ai fini par mettre en vente les murs et le fonds de commerce. Aux agences, j’avais
donné la consigne que je voulais quelqu’un qui continuerait à faire de la presse.
Personne ne s’est manifesté. J’ai mis un an à accepter que ça puisse devenir autre
chose. J’ai finalement fait affaire avec un investisseur. J’ai annoncé la fermeture début
septembre. J’ai été surprise des réactions. Un monsieur m’a dit : « C’est dommage,
c’est vraiment utile ce que vous faites. » Je lui ai dit : « Mais vous, avant, vous achetiez
votre journal tous les jours, et vous avez arrêté… » Certains me disent : « Vous savez,
vous êtes la seule personne à qui je parle dans la journée. » Il y a des personnes âgées
et des enfants qui pleurent. C’est touchant.
Je ne suis pas amère, mais triste pour ce métier
Je ne sais pas ce que je vais faire. J’ai 52 ans, je pars sans dettes. Je vais commencer
par ne pas travailler pendant six mois, après n’avoir pas eu de temps pendant trente
ans. J’irai au cinéma, je verrai mes amis, la famille en province, je voyagerai. Je ne sais
pas si je lirai les journaux. Peut-être Le Parisien le vendredi et un autre journal quand il
y aura des sujets que je veux approfondir.
Je ne suis pas amère, mais je suis triste pour ce métier, qui est très beau. Ça devient
de l’esclavage moderne avec des gens qui ne comptent pas leurs heures et ne gagnent
pas grand-chose. Je revois la queue devant le magasin pour le retour de Charlie
Hebdo après le 7 janvier 2015. On avait eu 150 commandes et à peine une
cinquantaine d’exemplaires livrés… J’arrive une heure plus tôt, je vois une file
incroyable, je préviens les gens qu’ils n’en auront pas. Ce jour-là, ils se sont rendu
compte que les marchands avaient presque disparu. »











mardi 13 septembre 2016

Les CROUSTILLONS de la Foire du Midi

(chronique bruxelloise dans laquelle je ne rends compte des tribulations amoureuses d'aucun couple particulier et ne prétends délivrer aucun message aux populations belgicaines... rédigée vite-fait* comme on se masturbe : pour la zwanze et le fun, pour garder la main, se vidanger les couilles et soigner sa prostate)

Un grand dadais ...
- On fait la foire ?
- Tu me fais la cour, mon chéri ? Tu m'offres un tour de manège, la grande roue ? 
- Je te propose une nouvelle attraction, petit coeur, une attraction pour les couples courageux: on sort les escargots de leur coquille, on les fait baver, on les porte à ébullition et on les mélange ! Shake and Roll ! 
- Une portion de caricoles ou de chenuesekluete, mon chéri ? Ça serait tof ! Et des smoutebollen comme dessert !
- On se retrouve dans la chapelle, à la chaufferie ou dans la salle de gymnastique ?  Tu m'attends sous le préau, petit coeur ? 
et premier de classe ou major de sa promotion ne pensait plus qu'à cela: froesjeler et avoir des accointances avec sa petite coquine (qui lui faisait accroire qu'elle ne portait jamais de petite culotte et lui laissait entendre qu'elle s'épilait...
- Tous les jours, mon chéri ! Soigneusement  ! 
la mijole pour ne pas se coincer les poils du pubis dans la tirette de son short et qui ne cessait...
- Sia ! Tu ne me crois pas ? Tu veux vérifier, mon chéri ? 
- Pfff !
- Non, peut-être ?
de l'allumer et de le provoquer), celle-là même qui avait sans doute un vrai boentje pour son grand dadais de petit copain de cours mais qui, jusqu'à présent, ne s'était pas encore décidée à ...  à rédiger les premières scènes réellement passionnées du grand roman d'amour extravagant qu'elle envisageait d'écrire avec son "mon chéri" d'ici la fin de l'année, avant les grandes vacances propices aux fugues, changements d'équipage, divorces ou infidélités.

La gamine, essoufflée, complètement abasourdie et prise d'un fou-rire persifleur, insolent, amer, moqueur et gouleyant...
- Sia ! Je t'embrasse et je me fais  baiser ! Où sont le flash, l'éblouissement, l'extase ? Où est même le plaisir ? Tu pues du bec, ta morve empoisse et ta floche sent la pisse ! Et tu t'y prends comme un branleur, mon chéri ! Pressé-pressé ! Ton manche, ton tichke, ton zob, ton moine chauve, ton bourroir, ton likata ou ton cervelas (je ne sais pas comment tu l'appelles, cet engin-là dont tu ne sais même pas te servir comme il faut) bave et se décroche tout le temps ! Ce n'est même pas gai, c'est whonteux ! Si j'avais su...
- Pfff ! Je t'achèterai des smoutebollen, petit coeur ! Et des beignets aux pommes autant que tu pourras en manger ! Et, si tu veux, on pourra se faire un tattoo dans une boutique du quartier !
- Siata ! Et tu me prêteras aussi ton smartphone, mon chéri ? Pour toujours ? Et tu me mettras de la crème dans le dos chaque fois que je te le demanderai ? 
n'en revient toujours pas...
- Siatapata ! C'est ça le premier chapitre de mon grand amour ? C'est de l'escroquerie ! Où est la tendresse ? C'est un viol, non ? Je dois m'habituer et faire avec, négocier des McDo, des cinémas et des sorties en boîte, obtenir des compensations ? Comme dans un vrai ménage, quoi ! Ngai mawa vraiment...
de s'être laissée embrasser par un boutonneux, lécher par un malpropre et bourrer par un manche.. pour des beignets aux pommes avec du sucre en poudre, une portion de caricoles, een dikke cervelas met mayonaise en artisanale pickles saus et quelques smoutebollen qui empestent la graisse brûlée.




* A l'évidence ! Tout le monde sait que la Foire du Midi se tient pendant les grandes vacances et non pas en cours d'année scolaire ou académique, non ?

























jeudi 25 août 2016

Le SMARTPHONE, l'ordinateur, la téloche, les casques de réalité virtuelle, la surveillance électronique et Google Street View ont compliqué notre vie amoureuse et rendu nos rencontres moins discrètes, moins stimulantes, moins frémissantes, moins érotiques

Ce que j'aimais dans le cinéma, c'était de me retrouver dans une pièce sombre... avec des inconnus !

Ou avec Ana, ma belle inconnue, au Paladium, au ciné MPR ou...
- Pfff ! Dans des églises hermétiques, silencieuses (sans autre bruit que celui de nos respirations et de nos gloussements) et enténébrées, sans lune dévisageante ni réverbères inquisiteurs ! Et sans doute pas dans les cinés en plein air de Yolo Nord, de Ngiri-Ngiri, d'Ozone ou de Delvaux, avec des ngembos mateurs et gouailleurs perchés sur tous les murs d'enceinte !
même au jubé de la grande salle du collège Boboto transforméen en ciné... et de pouvoir lui toucher la main sans qu'elle tombe aussitôt enceinte et sans que je me retrouve traqué et coursé par des "familles" émeutières et vociférantes, envoyé passer la nuit au cachot du sous-commissariat de police du quartier, conduit de force devant le commissaire de zone et le notaire de la ville de Kinshasa.

Et de deviner les formes de son corps et de découvrir son haleine et ses moiteurs et...
- Sia ! Je n'en portais même pas !
de dégrafer son soutien-gorge avec douceur, en cachette, comme on perce un secret, comme on ouvre un cadeau, comme on lâche un oiseau !
























vendredi 19 août 2016

NGANGA na ngai

Mon nganga n'est pas un charlatan, un spécialiste du retour immédiat de l'être aimé parti avec un(e) autre
Mon nganga est un type très sérieux.
Mon nganga m'a conseillé...
- C'est une question de survie ! m'a-t-il dit 
- Pfff ! Naboyi te, kasi…
de continuer à écrire pour stimuler mes neurones, retrouver ma tête... ou ne pas perdre ce qu'il en reste

Où donc, en effet, et comment retrouver l’inspiration ?
Boire toute une bouteille…
-  Pfff ! En veillant à ne pas se faire repérer et arrêter par les flics... pour avoir remis le cadavre dans les rayons et tenté de quitter les lieux sans payer ?
d’un produit déboucheur de canalisation dans une grande surface ?
Avaler le saint sperme d’un homme de Dieu pour être touché par la grâce ?
Mon nganga me dit de mettre d'abord une casserolle d'eau sur le feu, d'y plonger un vieil os dérobé à un mbwa déférent et d'ajouter peu à peu des épices, des végétations et les ingrédients les plus divers jusqu'à ce que la sauce prenne forme, acquière de la consistance et même du goût.

Je me réunis donc en "camp d'écriture" avec moi-même (mon musicien, mon coloriste, mon parfumeur, mon styliste, mon parolier, mon souffleur de répliques, mon maître de ballet et mon metteur en scène, mon seau, ma pelle et mon rateau, ma toile d'araignée et mon filet de pêche, mon critique littéraire et mon coupeur de cheveux en quatre, mon presse-citron et mon casse-noisettes, mon couteau de chasse et mon zibulateur, mon emmerdeuse et ma documentaliste, mon sécateur et ma machine à coudre, mon pot de colle et ma boîte à chaussures remplie de bouts de papier griffonnés et raturés), tapote sur mon clavier, tapote, tapote, tapote, cherche d’abord un rythme, puis des mots à accrocher ici et là parce qu’ils ont de bons sons, de belles formes, de bonnes odeurs ou de belles couleurs, puis des brides de phrases.
Je coupe, découpe et recolle.
Et j'organise petit à petit tout ce fatras, je donne des valeurs à mes mots, je les fais grimacer ou danser devant le miroir. Je les essaie, je les retire, je les reprends et je les vire, je modifie constamment la composition de mes équipes.
Et je finis toujours par trouver une apparence de sens à mes phrases. Je teste alors le produit et je balance la sauce. Et quelquefois, ça marche, ça mord, ça énerve et...
- Excellent pour repousser le vieillissement cérébral ! dit mon nganga
je reçois des insultes et des coups. Je m'accroche, je m'obstine et je continue tiiiiiiiiiiiiiiiiiii... la rupture d'anévrisme, clap !