Bon, d’accord, je ne me déplace plus que par
e-mail ! Mais ce n’est pas une raison pour ne pas donner des news aux ami(e)s,
non ?
Comment
je me porte ? Jugez-en par vous-même !
J’ai
trouvé le truc, en effet...
Chaque
fois que
- Pfff
! De quoi se mêlent-ils encore ?
les
gens me demandent quelle est la couleur de mes urines ou quelles sont les odeurs de mes aisselles ou de mes
selles… je leur réponds que
(statistiquement) je suis déjà mort mais que « ze naze » encore...
et je les renvoie au lien suivant :
S’ils
insistent, je leur avoue que je suis retombé en enfance, que je suis
redevenu infréquentable, autiste
- Pfff
! C'est du pareil au même, non ?
ou
scandaleusement narcissique à force de ne plus jamais voir
personne... et que je ne me déplace plus que par courriel, que je suis
désormais complètement gâteux et que vieillir est une transgression des lois de
la nature et que j’ai même commencé à écrire mes mémoires en vrac... et je les
renvoie au lien suivant :
Pour
le reste, s’ils s'accrochent, font de la résistance et ne sont toujours pas
convaincus, s’ils refusent obstinément de
comprendre que je me déglingue et que je pars dans tous les sens, s’ils
persistent dans le déni et me réclament des preuves, je leur balance alors un
feu d'artifice ou une brochette pimentée de mes dernières pitreries de vieille ganache et de pèteries de
gamin de merde, je leur propose les titres ou les pitchs de quelques
romans policiers (anarchistes, irréalistes, animistes et tous consorts) que je me
suis retenu d’écrire ces dernières semaines :
*
A la nuit tombée, les barreaux s’estompaient puis disparaissaient, les prisons étaient abolies...
A
l'aube, deux chats goguenards jouaient à la balançoire dans la cage des
canaris..
Quelques
bribes de nuages nocturnes, restés accrochés à un rideau ou à une branche
d'arbre surplombant la fenêtre ouverte, ne pouvaient pas ou ne voulaient pas
répondre à mes questions: ils n'avaient rien vu, rien entendu, ne savaient pas
ce qui s'était passé et ne pouvaient pas me dire si les canaris s'étaient
évadés, s'ils devaient être signalés comme disparus et si les flics devaient
être lancés à leur poursuite
*
L’homme (empestant l'oignon, se grattant complaisamment le trou de balle et portant un chapelet d'ail autour du cou pour se protéger des cauchemars et des démons) est le parasite de l’âne, du dromadaire et du cheval.
Et
le moineau est le prédateur du crottin de toutes ces personnes-là.
*
L’absence de toute boucle métallique de ceinture amènera les archéologues du futur à conclure que j’étais nu ou vêtu très légèrement (d’un pagne, d’une robe de nuit, d’un survêtement avec capuche, d'un sari ou d'une djellaba, d’un sac de jute ou d'une peau de mouton) le jour où je me suis soustrait à l'affection, à l'indifférence ou à la détestation des uns et des autres... le jour où me suis couché dans mon cercueil, tout seul, sans l'aide de personne.
*
L'épouse
de réconfort (une étudiante fauchée ou une comédienne au chômage qui s'était
déguisée en volant de badminton pour se donner un air ingénu et ressembler à
- Y
en a que ça les excite !
une
jeune mariée, bien comme il faut, tout de blanc vêtue) se désape en vitesse
dans de la voiture du bourge ou du mvuandu qui l'a prise en location
pour le long week-end de la Pentecôte, enfile un bikini, agrafe le haut et fait
claquer l’élastique du bas pour se donner du courage, se repoudre le nez et les
joues, se fruite la bouche, se peint les lèvres en coeur, rehausse d'un trait
noir le contour de ses lèvres, se soulage à croupetons derrière la portière la
bagnole, soupire, lâche un pet, se redresse, éructe, grimace, se débranche le cerveau, se déhanche
-
Comme pour un casting ! Chance eloko pamba! On peut toujours tenter !
devant
une improbable caméra de surveillance, s'applaudit joyeusement de deux mains ou se donne une bonne claque sur les fesses pour
annoncer son arrivée et rejoint son fiancé, déjà accoudé à la buvette du
camping et bientôt saoul...
Derrière
elle, un arbre ricane et des buissons se mettent à chuchoter
*
Une
araignée glisse ou trébuche, tombe de sa toile et s’écrase au pied de son
immeuble
*
Ce sont les racines des pissenlits qui se nourrissent de cadavres.
*
Du côté des bonnes femmes, au rayon des vierges, il y avait Marie qui, après une longue absence et malgré la pause, s'était décidée à remonter sur scène, à Lourdes ou à Fatima, et qui portait un hijab ou un chador de bonne soeur, ample et
-
C'est plus commode pour les apparitions !
fluorescent,
découvrant son beau visage, certes, et masquant sa prise de poids... mais
pas ses bouffées de chaleur.
Il y
avait aussi Jeanne d'Arc...
- La
schizo ! La bonne coipine et collègue de guerre d'un ogre qui aimait manger les petits garçons mais n'aurait jamais condescendu à croquer une fille, une majeure !
qui
appelait au djihad contre les Anglais (avant d'être passée de vie à trépas, de
façon écologique, sous la surveillance des sapeurs pompiers du maréchal
Pétain)...
Tandis
que, du côte des bonshommes, au rayon des techniques de communication, le
signal du portable de Jésus (qui le reliait directement à Jules César, à Louis
XIV, à l'empereur du Japon, à Staline, au Secrétaire général du Parti
Communiste Chinois et au président des Etats-Unis d' Amérique) s'est coupé
brusquement, empêchant cet fomentateur de prendre ses ordres directement auprès de la Haute
Hiérarchie...
Et
que le prompteur du vieux cardinal myope et amnésique
-
Meeeerde alors ! C'est quoi encore la formule de transmutation de Hulk
? Quelles sont les paroles chimiques à prononcer ?
s'est
arrêté subitement, juste avant la consécration... alors même qu'il célébrait
une messe très chère et de haut niveau devant toute la famille royale et
l'ensemble des corps constitués du Royaume de Jupiler.
*
La
nuit, les pinces à linge étaient des chauves-souris. Elles étaient des notes de
musique pendant la journée
*
Un
racusette...
-
Donneur ! Judas ! Collabo ! Cafard !
a été
abattue à la sortie d'une cabine des chiottes TRA TRATRATRATRA TRATRATRA
TRAAA
Une bicyclette aux grandes oreilles avait été déposée contre le mur de l'église paroissiale. Elle avait patiemment écouté, enregistré et rapporté à qui de droit tout ce qui avait été dit et fomenté à l'intérieur du confessionnal
*
Pour échapper aux monstres, aux hiboux, aux vampires et aux sorciers et malgré les rayons aveuglants du soleil, je me déplacerai
-
Miso makasi, ndoki te !
désormais
en plein jour… restant bien caché, tout le reste de la journée, du
coucher du soleil au lever du jour, ne passant jamais deux nuits de suite dans
la même planque ou le même repaire, évitant soigneusement de m’assoupir au
pied d’un arbre carnivore pour ne pas être étranglé par ses lianes ou agrippé
par ses racines.
Je
ferai mine de ne rien voir ni entendre et je me déplacerai comme un
aveugle.
Un
serpent muet, lové autour de mon cou, me guidera.
*
Imbwa azalaka na makolo minei kasi alandaka kaka nzela moko *
*
J'avais toujours rêvé de voir la mer...
-
Parce que tout finit à la mer, non ? La merde de l’homme, la crotte du chien,
la bouse de la vache, l’urine du serpent, la pisse de la vache et celle de
l’éléphant, non ?
Jusqu'au
jour où mes rêves se sont pris les pieds dans des fils de fer barbelés
protégeant des bunkers construits sur les dunes surplombant la plage pour
mettre les touristes à l'abri d'un débarquement de phoques tapageurs ou de
tortues pondeuses
*
Vié
ba Diamba s'était retiré le permis de conduire, le permis d’avoir une opinion
tranchée sur tout et sur n'importe quoi, le permis de se promener dans les bois
et de faire la fête en ville, le permis d’être toujours en forme. En guise de
rétorsion, Mwana Danzé lui a retiré le permis de vieillir, le permis d'angoisser, le permis d’être
grognon et le permis de ricaner bêtement, le permis de ne pas être gentil avec
sa femme mariée et de dire des méchancetés.
*
Un
renard sera très occupé à couper avec une pince le grillage de clôture d’un
important élevage de poulets. Je lui souhaiterai : "Courage, mon frère, il
y a du boulot !" .
Se
préparant à faire la fête « comme guêpes et oiseaux dans un vignoble »,
le gaillard me répondra avec un grand sourire : "Pas besoin de courage
quand on fait ce qu’on aime !"
*
L’accouplement sur une branche demande un grand sens de l’équilibre **
*
La jeune épouse était une captive importée des Philippines, du Levant, du nord du Caucase, de Cartagena ou de Guayaquil, d’une ville portuaire du golfe de Guinée. Son vieux salopard de mari la battait tous les soirs
-
Conflit de valeurs ?
parce
qu’elle lui refusait obstinément l’euthanasie
*
Une tomate verte propose
-
N'aie pas peur, je suis vaccinée contre les bébés !
à un
poivron de la même couleur d’aller bronzer ensemble sur une plage discrète
*
Nazali oyo nalingi nazala **
*
C'était
la révolution. Des abeilles ne retrouvaient plus leur clapier, des palmiers
leur ruche, des lapins leur moulin, des chevaux leur colombier, des ouragans
leur volière, des pigeons leur plantation. Tous avaient retrouvé la
liberté. Les hommes, considérés comme une espèce nuisible non
seulement par les animaux, mais aussi par les arbres et les fleurs, les
rivières, les montagnes, les vallées et les vents qui s’y engouffrent... les
hommes, responsables de l'abêtissement du chien, de la poule et de la
vache... les hommes responsables de l'asservissement de l'âne, du dromadaire et
du cheval... les hommes responsables de l'abattage des arbres, de la
décapitation des fleurs et de l'enfermement des eaux sauvages... les hommes, destructeurs de variétés marginales, a-normales ou extra-ordinaires et génocidaires de races, de classes, de genres ou de gabarits non-autorisés, estimés difficiles à exploiter ou considérés comme insuffisamment productifs, non-rentables ou non-compétitifs... les hommes responsables de la disparition ou du massacre de la plupart espèces vivantes... les hommes, en effet,
avaient perdu leurs pouvoirs et s'empressaient de régurgiter leurs proies pour
pouvoir fuir plus rapidement ! Ainsi font les serpents lorsqu'on les accule !
*
Cervantes et Shakespeare se sont entretués dans la nuit du 22 au 23 avril 2016. C'est Cervantes qui a commencé.
*
Les champs de blé ont été moissonnés par les chars d’assaut, un arbre est mort dans mes bras
*
* *
Convaincus
maintenant ?
Pour le reste encore et
enfin, je me contente de poursuivre obstinément, en ahanant, mon projet
littéraire singulier : un « roman-guérilla » de longue haleine, intitulé « Sorciers, services et crapuleux » (http://sosecra.blogspot.be/) qui se passe « ailleurs », en République autocratique du Luabongo où une course au pouvoir féroce, déloyale et effrénée
oppose actuellement différents membres du même groupe social
Ce « roman » que j’ai commencé en
décembre 2013… comprend actuellement une dizaine de « séries » :
- SSC, série 0 - Before Party
(mabanga et fiche technique d'un buku qui ne sait pas encore très bien où il va mais qui se veut résolument onirique, gouailleur, burlesque et extravagant )
- SSC, série 1 - Le terroriste à la praline
(un premier RIIIR, une première escarmouche : un lâcher de pralines explosives dans la châtellenie d'Awel... des pralines fourrées à la boule puante, au poil à gratter, au pili-pili, à la gélignite ou à la bile de crocodile)
- SSC, série 2 - La Sosecra, une entreprise malfaisante
(un roman-guérilla mené depuis Djaba, dans les maquis de l'Awoyo)
- SSC, série 3 - On se demande quand... et on attend toujours de RIIIR
(une tranche de la vie et de la mort des gens, au taux du jour, en République autocratique du Luabongo)
- SSC, série 4 - Dans la gueule du crapuleux...
(les Trois Sanglantes, des 19, 20 et 21 janvier 2015, le charnier de Maluku)
- SSC, série 5 - Mopoie et Bangazegino sont libres
(une libération virtuelle)
- SSC, série 6 - Post-Party Depression
(kwiti moko ya grave ! sommaire, manifeste et bilan : le RIIIR n'a jamais libéré personne et la littérature c'est de la merde ... mais ne plus RIIIR ou ne plus plus écrire, c'est comme arrêter de faire l'amour, on n'y parvient pas tout seul)
- SSC, série 7 - Glossaire illustré
(qui sont les sorciers, les "services" et les crapuleux... et les philosophes-conseils ?)
- SSC, série 8 - Interlude : Vieux Condor et Lédenté
(pourquoi et comment deux francs-tireurs, Vieux Condor et Lédenté en sont venus à se réconcilier et à reprendre la lutte)
- SSC, série 9 - La lutte continue en 2016 jusqu'à ce que...
(les métamorphoses successives du système sorcier et son dernier avatar; une post-démocratie ou une "dictature constitutionnelle", voeux pour 2016, constitution ewumela !)
- SSC, série 10 - UNE SORCELLERIE ! Tentative d’explication et issue normalement prévisible
(une sorcellerie c'est quoi ? et comment toute cette histoire va-t-elle bien pouvoir se terminer... par une clameur, un grondement, un RIIIR libératoire, un soulèvement-RIIIR irrépressible de l'ensemble de la population qui emportera tout sur son passage : les sorciers, les "services" et les crapuleux !)
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*
Emprunt : proverbe lingala (d'origine Kongo ?)
**
Emprunt : entendu à la téloche, le 13 mai 2016, dans l'après-midi (nazali oyo nalingi nazala ou soy aquel en quien me convertiré)
*** Autre
emprunt... mais j'ai perdu ma source ! Vraiment dommage... Qui pourra m'aider à
la retrouver ?
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